Une pluie d’engagements pour doter l’Afrique de systèmes de cuisson non dangereux
14 mai 2024Promesses de financement par centaines de millions de dollars, annonces d’investissements dans les énergies ou dans des usines de tables de cuisson… Les engagements se sont multipliés mardi lors d’un sommet destiné à doter les ménages africains de systèmes de cuisson non dangereux.
Au total, 2,2 milliards de dollars ont été promis lors de cette réunion organisée à Paris par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et coprésidée par les dirigeants tanzanien, norvégien et de la Banque africaine de développement (BAD).
Un tiers de la population mondiale recourt aujourd’hui encore à des systèmes de cuisson traditionnels, foyers ouverts ou poêles rudimentaires, délétères pour la santé et le développement comme pour le climat. En Afrique sub-saharienne, où c’est la 2e cause de décès prématuré, plus d’un milliard de personnes sont concernées, en premier chef les femmes et les enfants.
Les financements nécessaires pour résoudre ce problème sont pourtant modestes, selon l’AIE, qui suit le sujet depuis 25 ans: il faudrait 4 milliards de dollars annuels pour régler en grande partie le problème en Afrique d’ici à 2030, quand seulement 2 milliards sont aujourd’hui investis dans le monde, pour l’essentiel hors du continent africain.
Mardi, quelque 800 participants, institutions, ONU, entreprises, etc., et représentants de 60 pays ont lancé des appels à agir. Certains, comme la France, le Danemark, la Norvège, les Etats-Unis et l’UE, ont annoncé des efforts accrus.
« Les annonces d’aujourd’hui s’élèvent à 2,2 milliards de dollars et viennent en plus des annonces connues », a dit le directeur de l’AIE, Fatih Birol. « Nous suivrons ce que deviennent ces promesses et cet argent, et partagerons les résultats », a-t-il indiqué.
Selon l’AIE, ces fonds proviennent pour un peu plus de la moitié du secteur privé, pour environ 30% de prêts à conditions très favorables, essentiellement d’origine publique, et pour 15% de crédits carbone.
« Un tournant a eu lieu. C’est maintenant ou jamais! », a insisté Fatih Birol, annonçant d’autres rendez-vous au prochain G20, à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, et à la COP29.
Parmi les entreprises privées, TotalEnergies a annoncé son intention d’investir plus de 400 millions de dollars dans le développement et la distribution en Afrique et en Inde de gaz de pétrole liquéfié (GPL) destiné à la cuisson.
GPL, électricité, granulés à base de déchets agricoles, bioéthanol à base de cultures sucrières, etc., les propositions varient pour remplacer les systèmes actuels.