Turquie : des étudiants sénégalais en détresse…
27 avril 2024Des étudiants africains inscrit régulièrement à l’Université Karabük de Turquie lancent un cri d’alarme sur leur situation. « Nous sommes environ 5000 étudiants africains au sein de l’université turque de la ville de Karabük qui compte l’une des plus fortes communautés d’étudiants africains dans ce pays », alerte Aïssatou Sow.
Reprise par L’Observateur celle-ci informe qu’ils sont environ 300 Sénégalais parmi ces pensionnaires africains.
Elle poursuit : « Nous vivons généralement en bonne entente avec les autochtones mais, certains adoptent parfois des attitudes assimilables à du racisme. Cela est souvent dû au fait sur la majorité d’entre eux n’ont jamais côtoyé autant d’Africains. »
La situation a pris de l’ampleur, s’inquiète le témoin. Qui décrit une cohabitation cauchemardesque : « Face à cette forte affluence, certains habitants de la localité ont commencé à considérer les étudiants africains que nous sommes comme une menace réelle mettant en danger leur vie. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’ils (les Turcs) ne se sentent plus chez eux. Ils argumentent que les restaurants, cafés et autres lieux de détente sont constamment occupés par la communauté africaine. »
Sow craint le pire car affirme-t-elle : « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase remonte au mois de mars dernier, précisément lors des élections municipales. A cette occasion, le Président Tayyip Erdogan avait prévu de visiter la localité. Les habitants, déjà méfiants à l’égard des Africains, ont saisi cette opportunité pour exprimer leurs préoccupations. »
Mais, soutient-elle, « les plus radicaux ont utilisé les réseaux sociaux comme arme. C’est ainsi qu’un individu a publié un post suscitant une vague d’indignation. Dans sa publication, il a révélé qu’un Nigérien aurait eu des relations sexuelles avec sa petite amie turque. Selon lui, la jeune fille aurait contracté le VIH/Sida. La communauté locale a organisé des manifestations pour exprimer leur rejet de (celle) africaine. »
Depuis lors, enchaîne la Sénégalaise, « les Africains sont pris pour cibles dans les rues et sont victimes d’insultes. »