Linguère : un berger sectionne le bras de son ami qui l’a taquiné pour ses goûts musicaux

Linguère : un berger sectionne le bras de son ami qui l’a taquiné pour ses goûts musicaux

23 avril 2024 0 Par admin

Le berger Gorgui Ka a été jugé vendredi dernier devant le tribunal de grande instance de Louga pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une Incapacité temporaire de travail (ITT) de 45 jours et détention d’arme sans autorisation administrative. Sa victime se nomme A. Sow, un berger comme lui.

D’après le plaignant, repris par L’Observateur, qui a assisté à l’audience, les faits se sont déroulés alors qu’il se reposait au pied d’un arbre après une demi-journée de travail. «À peine ai-je commencé à dormir que Gorgui Ka m’a trouvé sur les lieux, rembobine A. Sow. Assis à mes côtés, il écoutait de la musique avec son téléphone portable. Puisque je n’appréciais pas la qualité de la musique, je le lui ai fait remarquer. À ma grande surprise, il m’a injurié en me taxant de ‘rural’, qui ne connaitrait rien en musique. Je lui ai répondu qu’il n’a pas le droit de m’insulter, car je ne lui ai pas manqué de respect. Avant même que je termine mon discours, il m’a donné un coup de machette au bras. Je me suis retrouvé avec un bras fracturé et à moitié sectionné. D’ailleurs, j’ai perdu de cette partie de mon corps.»       

L’accusé conteste cette version. Il jure avoir agi en légitime défense. «Je conduisais mon troupeau vers mon village, raconte-t-il à la barre. En cours de route, j’ai croisé deux enfants qui faisaient paître leurs bêtes sur mon chemin. Je leur avais demandé de regrouper leur troupeau quelque part pour me permettre de passer. Subitement, A. Sow a surgi de nulle part. Il s’est dirigé vers moi d’un air menaçant, croyant que je voulais violenter les enfants. Sans chercher à comprendre, il m’a donné trois coups de bâton. J’ai riposté avec mon arme et je l’ai blessé.»

Le témoignage de Gorgui Ka n’a pas convaincu le juge, qui l’a condamné à deux ans de prison ferme et à verser deux millions de francs CFA à sa victime.

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