Recrudescence des accidents de la route : Des citoyens tirent la sonnette d’alarme

Recrudescence des accidents de la route : Des citoyens tirent la sonnette d’alarme

16 mai 2024 0 Par admin

 Au Sénégal, il ne se passe presque pas un jour sans qu’un accident de la route soit signalé. Cette  recrudescence des accidents entraine souvent des pertes en vies humaines, endeuillant des familles, sans compter les pertes financières énormes. Ce que déplorent vivement des citoyens. 

Les causes de cette insécurité routière sont multiples et souvent liées à plusieurs facteurs. En effet, des routes en mauvais état, des véhicules mal entretenus et des comportements humains irresponsables comme l’excès de vitesse, l’usage du téléphone au volant ou la conduite en état d’ivresse contribuent largement à cette hécatombe, révèle Ndèye Ndoumbé. « De nombreux conducteurs ne respectent pas la limitation de vitesse, ce qui accroît les risques d’accidents graves. À côté de ces routes dangereuses,  la conduite imprudente de certains chauffeurs qui ne respectent aucune règle de conduite. Leur comportement imprudent au volant est un facteur majeur contribuant aux accidents de la route. Cela inclut le non-respect du Code de la route. De plus, l’état des véhicules joue également un rôle crucial dans la sécurité routière ».

Modou Ngom, chauffeur de son état, pointe un autre problème majeur : « L’attribution du permis de conduire. » Selon lui, la délivrance du permis de conduire est marquée par un laxisme et une négligence incompréhensibles. Les auto-écoles prolifèrent à travers le pays. N’importe qui ouvre une école de conduite. Cependant, il y a un manque de rigueur dans la formation au Code de la route et à la conduite. Les auto-écoles semblent plus motivées par les gains financiers que par la qualité de la formation dispensée. « Je  suggère une réforme en profondeur de la délivrance du permis de conduire, avec une régulation et un contrôle strict des auto-écoles. La formation des conducteurs devrait être renforcée, avec un accent particulier sur le respect du Code de la route et une sensibilisation accrue aux dangers de la route », selon lui.

Amadou Guèye, chercheur en législation routière et spécialiste du Code de la route, propose des pistes de solution pour endiguer le fléau : « Il faudra améliorer le contrôle routier à travers l’adoption du système de caméras piétonnes (bodycam) qui seront portées par les policiers et gendarmes chargés du contrôle routier. Il faudra aussi penser à légiférer dans le sens du renforcement des peines (sanctions) et aller vite dans la mise en œuvre du système du permis à points. Il faut enfin envisager un programme de formation continue des conducteurs professionnels pour éradiquer les comportements mortellement dangereux. » 

Notre interlocuteur ne s’arrête pas là. Il ajoute : « Il nous faudra être unis comme un seul homme pour soutenir l’État dans ce changement de paradigme en faveur de notre propre sécurité. C’est en cela que tous les acteurs, chercheurs et experts seront mobilisés pour soutenir et faire du ‘Jub Jubal Jubunti’ une réalité dans le secteur des transports. Il faut éduquer les enfants, former les jeunes, sensibiliser les professionnels et oser sanctionner. »

La lutte contre l’insécurité routière au Sénégal nécessite des actions concertées et une volonté politique ferme. Une réforme du système de formation des conducteurs, une amélioration des infrastructures routières et une sensibilisation  des automobilistes sont indispensables pour mettre fin à ce fléau. Les citoyens, les autorités et les professionnels de la route doivent travailler ensemble pour assurer des routes plus sûres et protéger la vie des Sénégalais, selon nos interlocuteurs.